La charte des stages étudiants signée en 2006, fait office de véritable texte fondateur d’une politique de protection du stagiaire en entreprise. Renforcée depuis par la signature de nouveau décrets, la charte n’en demeure pas moins le texte de référence à partir duquel, le statut du stagiaire a commencé à prendre sens. En attendant de nouvelles avancées, découvrez ci dessous la charte et ses avancées.
La charte des stages étudiants a été signée le 26 avril 2006 par le ministre de l’Emploi, Gérard Larcher, et par le ministre de l’Enseignement Supérieur, François Goulard. Cette charte fut rédigée à l’initiative de quatres confédérations patronales, de trois organisations étudiantes, des trois conférences de l’enseignement supérieur ainsi que du collectif « Génération Précaire » (voir article sur ce collectif). Ce texte vise à encadrer et à définir toutes les modalités d’un stage en entreprise afin d’en sécuriser la pratique et d’en surveiller le contenu pédagogique.
Un texte fondateur
Cette charte fut rédigée dans la continuité de la loi du 31 mars 2006 pour « l’égalité des chances ». Elle représente le texte « sacré » de l’immersion de l’étudiant-stagiaire dans le milieu professionnel. Diffusée dans toutes les entreprises, organismes et établissements suceptibles de recruter des stagiaires, la charte a permis l’application concrète des trois points essentiels que contenait la loi du 31 mars:
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tout stage de plus de trois mois doit faire l’objet d’une « gratification »
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une convention doit obligatoirement encadrer les stages.
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les stages hors cursus ne doivent pas dépasser six mois.
Les garanties qu’apportent la charte
Ce texte prévoit un suivi et une évaluation obligatoire du stagiaire. L’étudiant sera suivi au sein de l’entreprise par un tuteur chargé de l’encadrer durant toute la période de son stage. Un enseignant de son établissement s’assurera quant à lui du bon déroulement de son immersion dans le milieu du travail. Le stagiaire est ainsi assuré de l’harmonisation de son stage avec son cursus.
La charte établit une convention-type qui servira dorénavant de modèle pour toutes les conventions émises.
L’engagement de l’Etat
L’Etat s’engage à faire respecter cette charte en autorisant les « corps de contrôle » à surveiller tout abus de la part des entreprises. L’inspection du travail notamment, est tenu de vérifier le nombre de stagiaire présent dans une entreprise afin que les étudiants ne remplacent pas les salariés absents ou en congé. Le respect de la convention-type ainsi que des conditions de travail des stagiaires sont de rigueur. Cela n’est valable qu’en théorie, la mise en pratique reste très vague et rien n’en oblige sa stricte application. Car, rappelons-le, le stagiaire n’est pas un salarié et, de ce fait, son encadrement juridique n’entre pas dans le code du travail. La charte ne change rien à cela.
La charte n’a pas de valeur juridique.
La charte définie tacitement les engagements de chacun lors d’un stage mais elle ne constitue en aucun cas un recours juridique. C’est pour cela que des décrets viennent la compléter et rendre certains de ses articles obligatoires.